"Gabriel, ou une nuit d'orage"
Photographie © Marcel LORRE |
Gabriel,
le peintre, l'artiste, sera le narrateur et le participant de cette
histoire de deux amants, Jason et Médée, arrivés
près de chez lui un soir d'orage (photo ci-contre).
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Dans cette pièce dans laquelle des fantômes inquiétants passent entre deux actes, il est difficile de ne pas être tenté par l'incompréhension... Car ce couple inconnu, et en fuite, mettra un peu la perturbation dans les relations entre Isabelle et Jacques (ci-contre) qui auront bien du mal à aller jusqu'à leur propre mariage.... |
Photographie © Marcel LORRE |
... dans la relation entre Gabriel et Jacques, ce qui les mènera même jusqu'à un pugilat....
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e t aussi dans la relation entre Isabelle
et Gabriel, dont ce dernier a toujours été l'amoureux
transis et respectueux, mais qui sera enfin bien obligé d'avouer
son amour.
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Photographie © Marcel LORRE Pour calmer le jeu, Gabriel parlera de peinture à Médée, et cette dernière et Isabelle discuteront ensemble... |
Photographie © Marcel LORRE |
Photographie © Marcel LORRE |
Photographie © Marcel LORRE |
Photographie © Marcel LORRE |
Photographie © Marcel LORRE |
Photographie © Marcel LORRE
"Pour un beau mariage, ce fut un beau mariage (comme le chantait Gaston Couté...)"
Mais à l'issue de laquelle les amants tragiques prirent un chemin vers une direction qui ne le fut pas moins... |
Photographie © Marcel LORRE |
Photographie © Marcel LORRE |
Et non, Monsieur Tardi n'était pas, ce soir-là, avec les acteurs pour les saluts, car il avait décidé de tout filmer... (non c'est pas lui qui est à droite !). |
Photographie © Marcel LORRE |
Photographie © Marcel LORRE |
Mise en scène de François Tardi, assisté de Sandrine Rotru.
avec, par ordre d'apparition :
Guy de Saint-Paul dans le rôle de Gabriel
Sophie Gubri dans le rôle de Médée
David Arribe dans le rôle de Jazon
Olivier Yven dans le rôle de Jacques
Isabelle Micottis dans le rôle d'Isabelle
et la voix de Monica Fantini, voix de la radio.
et "L'équipe du mariage" : Anaïs Marc, Nadège Virumbralès, Virginie Lemignon, Estelle Zanatta, Linda Kribèche, Laura Sansonetti, Roch Bultel, Yves Tricault, Yann Bonnal, Etienne Luneau, Hervé Terrisse, Denis Guipont.
Décors
/ costumes : Conception / réalisation: Ingrid Bassin,
assistée de Julien Deslandes, Fabien Touchon, Pierre Sergent, Julien
Luneau, Antoine Lassus.
Accessoiriste : Isis Abello
Son : Conception / réalisation : Julien Deslandes.
Lumières : Conception / réalisation: Daniel Laberthoniere.
"Il
faut aimer la vie pour que la vie nous aime..."
Voilà ce que fait dire B. M. Flourez à l'un de ses personnages.
Il en est de même du théâtre.
En 15 jours, un équipage d'enragés de théâtre est
parti de rien ou de tout, c'est-à-dire d'un texte, pour lui prêter
vie. De ces situations écrites et du travail des comédiens, dans
une telle urgence, ma mise en scène a consisté à complexifier
la faiblesse de certains personnages, à prêter l'humilité
à certains héros et à stigmatiser à travers la douleur
d'une femme toute la palette de l'humanité de chacun d'entre nous.
Souhaitons que notre équipe, à défaut de découvrir
les Indes, puisse vous faire découvrir la "Toison d'or".
François Tardi
"Pour
vivre, il faut que le désir soit plus fort que la peur".
En latin, le terme "personna" désignait le masque que portaient
les acteurs. Il symbolisait le roi, la reine, le héros, le traître,
etc... Sur les grandes scènes antiques, le personnage était identifié
par son masque. Un personnage, c'est aussi une personne. Cette question, personne
/ personnage, relève du seul miracle humain : le théâtre.
Le miracle de l'amour restant toujours un mystère.
Les récits antiques racontent que Médée tombe amoureuse de Jason en l'aidant à conquérir la Toison d'or. Le père de Médée s'oppose à leur union: ils doivent fuir et, pour cela, elle tue son frère. La tragédie antique se concentre sur leur fin terrible. Jason, happé par le pouvoir doit épouser la fille du roi Créon et doit donc répudier et exiler Médée. La passion amoureuse devient alors haine : Médée tue ses deux enfants avant de s'enfuir. Et si l'amour pouvait conjurer la malédiction, le sort ou le destin ? La tragédie n'a qu'une alternative : la mort ou le miracle.
Avec Gabriel ou un soir d'orage, j'ai voulu sortir ces personnages de l'Antiquité pour y voir deux personnes contemporaines mais hors du commun, un couple en cavale qui ne recule devant rien pour vivre. J'ai voulu "explorer" leur jeunesse et leur passion amoureuse face à celle de deux humains (trop humains ?), J'ai retrouvé la tragédie luttant contre le miracle de l'amour.
Notre époque du politiquement correct ose se plaindre qu'il n'y a plus d'idées, de débats, d'affirmations... Le tragique fait peur parce que l'on a peur des morales, du spirituel et du miracle qui nous obligent à sort;- de nous-mêmes. A quoi sert le théâtre si ce n'est à enlever les masques, d'oser (re)dire simplement la faiblesse humaine, de montrer la force des "héros" pour appeler à être nous-mêmes et partir ailleurs ? Dire simplement... tel est aussi l'enjeu de toute création. Jean Vilar disait que « le metteur en scène n'est pas un être libre. L'uvre qu'il va faire jouer est la création d'autrui. Il remplit une fonction éternelle et secondaire à la fois. Il est enchaîné à un texte vis-à-vis duquel il discerne toutes les libertés. Mais ses idées et ses aspirations sont tributaires de celles d'un autre. » Comment transmettre comment s'approprier, de l'auteur au metteur en scène, au public en passant par les comédiens... ? « Est-ce que tout est toujours joué d'avance ? » demande Gabriel.
Ici,
la "tragédie" n'est donc pas encore celle de Médée
mais celle d'Isabelle. Comment aimer quelqu'un lorsque l'on réalise qu'on
ne se connaît pas soi-même, qu'on ne s'aime pas soi-même ?
"Et si l'on n'a pas le courage d'assumer ses rêves... ", de
devenir ce que l'on est ?
Gabriel, peintre, artiste, témoin, figure traditionnelle de celui qui
vit à mi-chemin entre les dieux et les hommes, nous raconte l'histoire.
Bertrand-Marie Flourez
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